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Propos d'une Kyotoïte
11 avril 2013

Visite Guidée : voyage amical vers Takayama !

Pour leur dernier jour dans le Kansaï, ils, Patrice et Laureline, m'ont proposé de venir avec eux à Takayama.

Moi, j'appartiens au groupe des guides de Kyoto, et je ne suis jamais allée à ce village folklorique.

Pourtant, je suis partie avec eux, pas en tant que guide, mais en tant que leur amie.

 

Après 3 heures de train, on est enfin arrivés à Takayama.

Malgré la ville touristique, le paysage rural et tranquille nous a accueillis. 

C'était frappant, en comparaison de l'agitation de la rue que l'on a vue à Osaka la veille.

Takayama, ville de samouraïs d'autrefois, a prospéré avec ces commerçants pendant le contrôle shogounat. La tradition de Takayama est donc basé sur la culture commerçante.

Pourtant, toutes ces demeures, plus massives et plus masculines que celles de Kyoto, me paraîssent caractéristiques samouraïques...

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Avant de commencer notre visite, on a pris d'abord le déjeuner dans un restaurant folklorique, Kyo-ya 京や.

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Ici, on peut savourer toutes les spécialités de Takayama : bœuf de Hida, hoba-miso (miso mélangé avec des épices comme poireau et champignon) et soba (nouille au sarrasin) etc.

On fait le barbecue à l'ancienne façon : c'est-à-dire, on grille de la viande sur la plaque au coin de feu. Que c'est amusant et que c'est bon !

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Patrice nous a apporté une bouteille de Pomrol pour notre dernier repas ensemble.

Le bon repas, le bon vin, et de bons amis... tout était parfait ! et je n'oublierai jamais de cette table amicale.

 

Bon, commençons la visite !

Premièrement, on est allés voir la Maison traditionnelle Kusakabé (Kusakabé Mingéi-kan).

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C’est, avec la résidence Yoshijima qui lui est voisine, la première maison classée patrimoine culturel au Japon.

Ayant eu l'incendie en 1875, et ayant été reconstruite en 1879, la maison Kusakabé tenait l'agent de change depuis longtemps.

 

Dans cette maison, il y a beaucoup de choses à voir pour ceux qui s'intéressent à l'architecture.

Les poutres en pin à écorce rouge et en cyprès (en haut à gauche) et les vitres-floues faites à la main (en haut à droit) datent depuis sa première construction malgré le feu.

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Dans ces deux pièces au fond, se trouvent les piliers rares : piliers non veiné.

D'un arbre d'un diamétre de 1m 50, on n'en extraire que 3, et c'est pourquoi qu'ils ont de valeur.

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Ça c'est un autel bouddhique, qui pèse 200kg ! et qui coûte cent millions de yen !

Au cas d'incendie, on peut l'emporter avec les roues cachés en bas.

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Également, la maison fait fonction de musée des objets folkloriques de quartier.

Ci-dessous à gauche, se trouve les appareils de pesage de l'argent.

À époque où la maison exercait l'agent de change, on comptait des picaillons avec ces outils.

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Et voici la robe de mariage de cette famille et sa corbeille de transport.

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Ici, Monsieur Guide de la maison nous a expliqué sur la construction et l'histoire de ce bâtiment.

C'était très intéressant d'écouter la personne qui en est au courant.

Et j'ai réfléchit sur moi-même : quand je sers de guide, je parle avec faconde en matière de vieille maison japonaise.

C'est parce que c'est mon grand intérêt actuel et j'étudie beaucoup sur cette domaine.

Lorsqu'on discutait, nous trois, sur les endroits à visiter, ils m'ont dit : "Fais ce que tu veux, emmène-nous où tu préfères."

Car, d'après eux - et ils ont raison -, c'est la meilleure façon de mener la visite à bien : si le guide s'amuse de son travail, la visite sera égayante pour le touriste !

On peut peut-être dire la même chose pour n'importe quel travail. On obtient le bon résultat lorqu'on travaille avec joie, n'est-ce pas ?

 

Ensuite, on a visité la maison d'à côté, la Maison traditionnelle Yoshijima (Yoshijima-ké).

Deux fois brûlée, cette demeure, également classée comme patrimoine culturel au Japon, succédait de père en fils au travail familial : fabricant de saké.

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Charles Moore, grand architecte américain, a beaucoup apprécié cette maison : "C'est la meilleure maison japonaise que j'ai vue", dit-il.

Et pour preuve, toute la décoration de plafonds, piliers, parois, a la beauté minitieuse. 

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De plus, la maison garde toujours les fours, le foyer à la cendre, le puits, et le dépôt à trésor. 

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Pour moi, c'était très intéressant de voir les maisons de Takayama, qui partagent quelques idées avec les machiyas kyotoïtes, et qui ont quand même un style particulier et régional.

 

Et puis, on a continué notre promenade dans l'ancien village.

Là, j'ai acheté une boîte de sucreries et des sachets de miso pour remporter, et des brochettes de boulettes de riz (mitarashi-dango) pour manger sur place.

"J'ai ventre sur pattes", selon mes amis français ;-p

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Une lampe en tricolore... qui n'était pas à la vente. Dommage !

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Pour finir, on a visité la Régidence historique des gouverneurs (Takayama Jinya).

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On l'a visité assez brièvement, parce qu'il était presque l'heure de fermeture, et en plus, qu'il fasait vachement froid !

C'est incroyable en avril, mais oui, il a neigé ! et on a fait un tour dans toute la maison en tremblant de froid :-(

 

Vous voyez ? dans la petite photo au-dessous à droite, un bloc de neige reste encore !

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Quand même, on a vu des choses intéressantes.

Par exemple, vous verrez ci-dessous deux sortes de tatami (planche en paille de jonc) : en haut à droite, le tatami encadré et à gauche non-encadré. Quelle est la différence alors? À époque, le tatami non-encadré coûtait moins cher, et c'est ainsi que l'on l'utilisait pour les pièces de domestiques. (dans la photo, c'est la cuisine pour les bonnes.) Par contre, le tatami non-encadré a plus de valeur aujourd'hui, car c'est un travail manuel.

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Ça, c'est la chambre de... TORTURE !

Vous trouverez les instruments de torture et les images d'emploi.

Ici, on utilise des cailloux à la place de sable blanc : car, premièrement, Takayama se situe loin de la mer, et c'était difficile d'apporter de sable ;  deuxièmement, avec des cailloux, c'est plus facile à laver la tache après... la torture.

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Après la visite, déjà, c'était l'heure de mon train pour Kyoto.

Moi, je les laisse à Takayama, et eux, ils continuent leur voyage.

Ils m'ont accompagnée jusqu'à la gare, et là, on prolongait les adieux.

Mais non, ce n'est pas "adieux" mais plutôt "à bientôt" !

Car on se verra, c'est promis, puisque l'on est amis.

 

Au Japon, il y a une expression, "ichigo-ichié 一期一会".

Cette idée provient de la cérémonie du thé, et cela veut dire "une seule rencontre dans une seule vie". L'essentiel de ce proverbe est : "il ne faut pas échapper la rencontre unique."

Et moi, je dirai plutôt, "ichigo-nanaé 一期七会", un peu de jeux de mot avec mon prénom Nanaé, pour dire, "sept rencontres dans une seule vie" !

Car en japonais, le chiffe 7 signifie "plusieurs fois", et je voudrais que l'on gardera le contact et se reverra un jour.

Donc, je vous remercie de tous nos supers jours passés ensemble, et à bientôt Laureline et Patrice ! :-)

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  • Le blog de "Kyo-machiya espace Francophone TOWA". Cette « machiya », maison traditionnelle de Kyoto, reçoit sous son toit, toutes personnes francophones effectuant un long séjour dans cette ancienne capitale de l’archipel japonais.
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